PROGRAMME GILBERT MUSY

Séjour & Master Class de traduction littéraire (CTL)

Le Programme Gilbert Musy, master class de traduction littéraire distingue une traductrice ou un traducteur émérite de la littérature mondiale en reconnaissance de son œuvre et de ses actions pour la valorisation du travail des traductrices et traducteurs littéraires sur la scène publique. La bourse est assortie d’un séjour de deux mois au Château de Lavigny durant lequel le ou la résident-e partage son temps entre un travail de création sur des travaux en cours et des projets de médiation culturelle. Diverses activités publiques sont ainsi destinées à transmettre son savoir et son expérience à la relève de la traduction littéraire.

Une initiative du Centre de traduction littéraire de Lausanne (CTL). Jean-Louis Besson, Jean-Baptiste Para, Josée Kamoun, Rosie Pinhas-Delpuech, Elena Balzamo, puis Marion Graf ont été les premiers bénéficiaires de la bourse du Programme Gilbert Musy.

Dominique Nédellec est le nouvel invité du Programme Gilbert Musy 2024

En mai et en juin 2024, il séjournera au Château de Lavigny et donnera une Master class de traduction.

Né en 1973, Dominque Nédellec vit aujourd’hui à Figeac. Il a été successivement bouquiniste, responsable du Bureau du livre à l’ambassade de France en Corée du Sud, chargé de mission au Centre régional des lettres de Basse-Normandie. Il devient traducteur de portugais lors de son installation à Lisbonne entre 2002 et 2006. Il a traduit plus de soixante-dix titres d’auteurs portugais, brésiliens et angolais, parus chez une vingtaine d’éditeurs, en littérature générale, jeunesse et BD.

Il a reçu le Prix Gulbenkian-Books, en 2015, pour sa traduction de Quels sont ces chevaux qui jettent leur ombre sur la mer ? d’António Lobo Antunes (Christian Bourgois éditeur) ; le Grand Prix de traduction de la ville d’Arles, en 2019, pour sa traduction de Jusqu’à ce que les pierres deviennent plus douces que l’eau du même auteur et chez le même éditeur ; et le Prix Laure-Bataillon 2021 pour Le Quartier – Les Messieurs, de Gonçalo M. Tavares (éd. Viviane Hamy).

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Bénéficiaire du programme Gilbert Musy des années précédentes

2023

Marion Graf est née à Neuchâtel et vit aujourd’hui à Schaffhouse. Après son baccalauréat à La Chaux-de-Fonds, elle a étudié le russe, l’espagnol et la littérature française aux universités de Bâle, Lausanne, Voronej et Cracovie. Elle a traduit une quinzaine de livres de Robert Walser pour les éditions Zoé, mais aussi de nombreux romanciers et poètes alémaniques et russes comme Thilo Krause, Gottfried Keller, Klaus Merz Markus Werner et Anna Akhmatova. On lui doit également une floraison d’ouvrages jeunesse, du classique russe Le Cafard de Korneï Tchoukovski aux inclassables albums de Jürg Schubiger. Critique littéraire, rédactrice en cheffe de La Revue de Belles-Lettres depuis 2010, elle a collaboré à divers ouvrages collectifs sur l’histoire de la poésie en Suisse romande et sur les enjeux de la traduction, comme L’Écrivain et son traducteur en Suisse et en Europe (Zoé, 1998). Par ailleurs, elle contribue régulièrement à la formation de jeunes traducteurs en assurant des mentorats et en animant des ateliers de traduction. Avec Gilbert Musy, qui fut pour elle une figure d’inspiration, Marion Graf a contribué à la professionnalisation et à la reconnaissance du métier de traducteur en Suisse romande.

Dans le cadre de sa résidence au Château de Lavigny, Marion Graf se consacrera à préparer la traduction et l’édition d’un choix de poèmes de Emmy Hennings Ball, et à poursuivre la traduction de proses de Robert Walser et de poèmes de Thilo Krause.

2022

Elena Balzamo. Née en 1956 en Russie soviétique, historienne des langues et littératures scandinaves, Elena Balzamo s’installe en France en 1981. Après avoir passé sa thèse sur le conte scandinave, elle traduit de nombreux auteurs du suédois au français : August Strindberg, écrivain et père du théâtre moderne, Hjalmar Söderberg, Jonas Karlsson, Henry Parland ou encore la poétesse Edith Södergran.

Chargée de conférences à l’Ecole pratique des Hautes Etudes, on lui doit également des traductions du danois (Herman Bang), du norvégien (Aksel Sandemose) et du russe (Gaïto Gazdanov). Elle a récemment traduit « Araminta May », de C.J.L. Almqvist, roman épistolier du plus grand auteur romantique suédois. Elle travaille actuellement à la traduction intégrale du « Merveilleux voyage de Nils Holgersson avec les oies sauvages » de Selma Lagerlöf. 

Par ailleurs essayiste et critique littéraire (collaboratrice du Monde des livres), elle dirige un séminaire de traduction à l’Institut suédois de Paris, dont la dernière traduction collective, « Sois sage, bordel ! », de Stina Stoor, a paru en 2021. La prochaine sortira en février 2022 aux Editions Cambourakis. Il s’agit de « La Banque », de Magnus Florin, une fable grinçante sur le système bancaire.

Primée à de nombreuses reprises en tant que traductrice (Prix de la traduction de l’Académie suédoise en 2001 ; Prix Sévigné Etranger 2010-2011 ; Prix de l’Académie suédoise 2019), Elena Balzamo s’est aussi consacrée à l’écriture de plusieurs livres à partir de 2015, dont « Cinq histoires russes » (Editions Noir sur Blanc), « Triangle isocèle » (2019) et « Décalcomanies » (2020), sortis chez Marie Barbier Editions. Autant de récits nourris par ses souvenirs soviétiques, dans lesquels l’observation fine croise la réflexion et l’humour. Son prochain ouvrage, intitulé « Périmètre élargi » paraîtra au mois de mai 2022 chez le même éditeur. 

Elena Balzamo bénéficie de la bourse de traduction du Programme Gilbert Musy 2022. Dans le cadre de sa résidence au Château de Lavigny en mai et juin, elle se consacrera à la traduction du roman de Selma Lagerlöf ainsi qu’à un nouveau projet d’écriture. 

2021

Rosie Pinhas-Delpuech est traductrice littéraire depuis 1984. Née en 1946 dans une famille judéo-espagnole établie à Istanbul, elle a grandi parmi les langues, entre le français du père, l’allemand secret de sa mère, le turc scolaire et les contes juifs que lui racontait sa grand-mère. Arrivée en France à 18 ans, elle étudie la philosophie auprès de Paul Ricoeur et Emmanuel Levinas avant de partir enseigner aux universités de Tel-Aviv et de Beer-Sheva. L’apprentissage de l’hébreu moderne la révèle au désir de traduire.

De retour à Paris, elle s’attache à faire entendre en français la voix de grands écrivains comme Itshak Orpaz, David Grossman, Edgar Keret, et plus tard celle de la nouvelle génération, avec la poétesse Nano Shabtaï ou le bédéiste Asaf Hanuka, dont le 4e tome de Tel-Aviv KO vient de sortir. Egalement traductrice de l’hébreux biblique, de l’anglais (Rosmarie Waldrop) et du turc (Sait Faik), son œuvre compte plus de quatre-vingt ouvrages, englobant tous les genres de la prose, du théâtre au roman, en passant par le roman graphique et la littérature jeunesse.

Directrice de la collection « Lettres hébraïques » aux Editions Actes Sud depuis 2010, Rosie Pinhas-Delpuech est par ailleurs l’auteure de plusieurs récits conçus comme des chambres d’échos entre les mots, l’exil et la vie : Suite byzantine (2003), L’Angoisse d’Abraham (2016) ou encore Des cailloux dans la bouche, le roman d’une langue, documentaire romanesque sur la naissance de l’hébreu moderne à paraître en octobre.

2020

Josée Kamoun est traductrice littéraire depuis 1985. Agrégée d’anglais, elle a obtenu une licence d’anthropologie sociale et soutenu une thèse de doctorat en littérature sur des romans de Henry James. Elle a reçu le Prix Grevisse en 1986 pour sa traduction Christophe Colomb, mémoires de Stephen Marlow. Depuis, elle a traduit une cinquantaine d’ouvrages, parmi lesquels des essais, des nouvelles et de très nombreux romans publiés par de grandes maisons d’édition (Flammarion, Gallimard, l’Olivier, le Seuil, etc.). Jonathan Coe, John Irving, Richard Ford, Philip Roth sont des auteurs qu'elle traduit régulièrement. On lui doit également La fascination de l’étang de Virginia Woolf, Des vies parallèles de Lucy Caldwell, l’une des nouvelles voix de la littérature irlandaise, ainsi que la retraduction de deux classiques de la littérature moderne, Sur la route de Jack Kerouac et 1984 de George Orwell. En 2019, elle a publié Le cœur de l’Angleterre de Jonathan Coe.

Dans le cadre de sa résidence au Château de Lavigny, elle se consacrera à la traduction de Testament of Youth de Vera Brittain.

2019

Jean-Baptiste Para est né à Paris en 1956. Poète et critique d’art, il est rédacteur en chef de la revue littéraire Europe. Il a reçu le prix Apollinaire pour son recueil La Faim des ombres (Obsidiane, 2006). On lui doit des traductions en français de poètes et d’écrivains italiens (Camillo Sbarbaro, Cristina Campo, Giorgio Manganelli, Antonio Tabucchi, Giuseppe Conte…) et de poètes russes (Vera Pavlova, Nikolaï Zabolotski…). Son activité de traducteur a été récompensée par le prix Laure Bataillon, le prix Nelly Sachs et le prix Étienne Dolet. Il dirige la collection de poésie étrangère « D’une voix l’autre » aux éditions Cheyne.

2018

Jean-Louis Besson est professeur émérite de l’Université Paris-Nanterre, où il a crée le Master professionnel « Mise en scène et dramaturgie » au département des Arts du Spectacle. Il a également enseigné au Centre d’Études Théâtrales de Louvain-la-Neuve en Belgique, qu’il a dirigé pendant quatre ans. Il a été vice-président de l’université Paris-Nanterre, chargé de la culture, de 2000 à 2008. Au théâtre, il a travaillé comme dramaturge et a traduit de l’allemand en français de nombreuses œuvres d’auteurs classiques et contemporains, souvent en collaboration avec Jean Jourdheuil ou Heinz Schwarzinger : Karl Valentin, Georg Büchner, Heiner Müller, Karl Kraus, Frank Wedekind, Botho Strauß, Arthur Schnitzler, Heinrich von Kleist… Il fait partie du bureau de la Maison Antoine Vitez, codirige la collection « Scènes étrangères » aux éditions Théâtrales et est membre du comité de rédaction des revues Théâtre / Public et Etudes Théâtrales. Ses recherches et ses publications portent sur le théâtre de langue allemande du XIXe au XXIe siècle, sur la mise en scène et le jeu de l’acteur et sur la traduction théâtrale.